...sur les pas d'un Conteur
- Par frederique Roustant
- Le 04/08/2024
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Aujourd'hui 4 Août
Costume féminin
Les vêtements de travail féminins étaient variés et pouvaient différer selon les saisons, les travaux effectués, la condition sociale. Au début du XXe siècle, elles portaient principalement un costume composée d’une jupe, d’un caraco et d’un tablier sans bavette, mais continuaient à porter un costume plus ancien et les vêtements du dimanche jusqu’à usure complète.
La jupe
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les jupes sont en couleur (principalement de couleur brune), mais à partir de 1890, elles sont noires, réalisées dans un lainage et montées sur une ceinture large de 2 à 3 cm par des fronces, ensuite elles seront montées sur la ceinture avec des plis plats. Elles peuvent avoir une poche qui se cache sous le tablier.
Le caraco
C’est un chemisier de coton généralement noir, mais il pouvait être avec des motifs (petites fleurs, rayures…), avec un col rond ou un col chemisier. Il est ouvert sur le devant et fermé par des pressions ou des boutons. Il existe plusieurs modèles : certains étaient ornés de petits plis religieux horizontaux ou verticaux sur la partie haute du caraco. Il est serré à la taille grâce à des pinces. Il se forme ainsi une basque qui est masquée devant par le tablier, mais visible dans le dos car il est porté par-dessus la jupe. Les manches sont longues et serrées au poignet.
Le tablier - en dantèr
Il est de coton, noir ou de couleur, uni, à petites fleurs, à petites rayures ou à carreaux. Pour aller dans les champs, il était plutôt sombre (moins salissant). Il est porté avec ou sans bavette (bojèr) au début du XXème ; par la suite, tous les tabliers portés avec la jupe et le caraco seront sans bavette. Il est confectionné sans bavette, ou celle-ci est repliée et cachée.
La coiffette - er c’houifèt, er c’houif bihan
Avant le XXème siècle, les femmes portaient une coiffette de coton qui couvrait bien les cheveux ; elle a été remplacée progressivement par la coiffette en tulle portée au XXème avec la coiffe du dimanche et la coiffe de travail (pas de broderie sur la coiffette avec la coiffe de travail). La coiffette maintenait le chignon ; les cheveux étaient bien plaqués avec une raie au milieu. Pour ces deux coiffettes, des lacets sont noués sous le menton (ceux-ci disparaitront progressivement plus tard). Ils sont plus larges pour la coiffette en coton, plus ancienne. Certaines photos montrent des femmes portant seulement la coiffette, mais ce n’est pas la majorité des photos, surtout à cette période. Cela se généralisera plus tard.
Les coiffures
Pour les fêtes, une seule coiffe était portée par les femmes : la coiffe « tri kintr ». Par contre pour le travail ou pour tous les jours, les coiffures étaient diverses.
La coiffe blanche
La coiffe, en piqué de coton blanc, en mousseline ou en piqué fantaisie (alternance de piqué de coton et de mousseline) portée tous les jours, est confectionnée comme la coiffe en gaze, en mousseline ou en tulle du dimanche (la coiffe tri kintr), mais elle n’a pas de repli et pas de « pli-éperon ». Elle est amidonnée mais plus légèrement que les coiffes « tri kintr » du dimanche.
La coiffe noire (jobelen du) ou de couleur (jobelen ruz)
La coiffe noire ou de couleur appelée « jobelen du », « jobelen ruz » ou « bugulez » est faite en drap. Elle est recouverte de bandes de velours de soie. Confectionnée comme la coiffe blanche, on observe toutefois une particularité dans la confection du fond de coiffe sur certains modèles : les plis sont cousus ; dans ce cas, il n’y a pas de lacet. Octave-Louis Aubert, dans son livre « les costumes bretons » parle de la « bugulez », coiffe de travail dont se coiffent, dans la région d’Auray, les gardiennes de bestiaux (bugulezed) d’où elle tire son nom. Confectionnée en drap noir, elle est doublée de sergé ou de flanelle rouge, grenat, bleue ou noire. Cette coiffe noire était portée seulement avec le costume de tous les jours et par les paysannes. Garnie d’un ruban de velours noir, elle a l’avantage de ne nécessiter aucun amidonnage ou repassage. Pour plus de tenue, les couturières mettaient « une ficelle au bout » ; plus tard, ce fut un fil de fer.
Le chapeau de paille
Les femmes, comme les hommes, portaient l’été des chapeaux de paille qui les protégeaient mieux du soleil que la coiffe.
Le foulard ou fichu
La coiffe pouvait être remplacée par un foulard (fichu) ), en particulier pour les travaux dans les usines de conserves à Quiberon et Etel, les travaux agricoles ou la relève du sel. Les paysannes pouvaient le porter également sur la coiffe, sans doute pour se protéger du vent ou du froid. Quand elles ne portaient pas le fichu sur la tête, elles le mettaient autour de leur cou.
Les sabots - er boteu koët
Avec ces vêtements, elles portaient des chaussettes de laine et/ou des chaussons de feutre noir renforcé de peau avec des sabots de bois. Dans le Morbihan, il y avait 3 formes de sabots : celle de Locminé, celle de Guemené sur Scorff et celle de Camors. Pluneret portait la mode de Camors, comme nous l’a confirmé la fille du dernier sabotier de Pluneret (Paul Le Méné, né en 1899 à Pluneret) que nous avons rencontré. Pluneret ne semble pas avoir compté beaucoup de sabotiers comme en attestent les registres d’état civil. Par contre, Camors en comptait encore 80 en 1936. C’est donc naturellement à Camors que l’on trouve aujourd’hui le dernier sabotier.
Vêtements chauds
Quand il faisait froid, elles mettaient sur leurs épaules une pélerine, un châle ou un gilet en laine.
La robe du dimanche
Elles portaient également des robes du dimanche abîmées, pour « les finir » avec une coiffe de travail, un ou deux tabliers de coton comme sur la photo de droite (la femme, de Pluneret, porte un tablier avec bavette et un autre sans par-dessus).
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